Expertisons l’Expert Médecin « BFM TV » !!!

J’ai déjà eu amplement l’occasion de critiquer mes amis médecins experts.

J’y retourne donc une nouvelle fois mais il faut dire que la période est propice.

En effet, et depuis un an, on voit défiler sur les plateaux TV des tombereaux « d’experts » lesquels sont en charge de nous donner leur avis sur le COVID et son évolution.

Des urgentistes, des réanimateurs, des généralistes, des épidémiologistes, des infectiologues, des pédiatres, des psychiatres, etc.

Bref tout le monde y passe.

Le graal pour les chaines infos est quand même d’avoir un « chef de service » dont l’expertise ne saurait être remise en question. Ils sont vus tels des oracles et leur parole est quasi-divine.

Certains personnels soignants taquins et moqueurs ont d’ailleurs constaté d'eux-mêmes cet aspect sacré ; leur chef est si « évanescent » qu’ils ont pris l’habitude de donner aux patients le numéro de BFM TV car leur chef est plus facile à joindre sur le plateau TV que dans le service….

Bref, une fois les présentations faites, chaque médecin donne bien entendu son avis avec la phrase type suivante :

« Je ne suis pas spécialiste (un peu de fausse modestie ne fait pas de mal) MAIS je vais quand même vous donner mon avis ».

Et, s’ensuit une docte analyse qui pour être entendue doit être polémique, nouvelle ou rigolote (du style bazarder Pépé et Mémé dans la cuisine pour manger la buche de Noël, fêter Noël le 25 juin en espérant que le foie gras ne souffre pas trop des 30°c …).

Vous me direz que j’exagère et c’est sans doute vrai mais finalement, cette boulimie des chaines infos ne peut que pousser à cette surenchère permanente.

En effet, difficile de meubler 10 heures d’antenne en interrogeant un médecin qui vous dirait qu’il ne sait pas …

Toutefois, les volte-face, idées saugrenues, incohérences, etc. sont accueillies avec une étonnante bienveillance.

Le politique, qui lui doit prendre les décisions, se fait au contraire littéralement « massacrer » ; on le taxe d’incompétent, d’incohérent et j’en passe.

Sauf que le politique doit faire avec ce qu’il a, c’est-à-dire pas grand-chose.

On lui demande de prendre des décisions à long terme avec une épidémie dont on ne sait finalement peu de choses et qui évolue sans cesse (cf. le dernier variant anglais dont personne n’avait jamais entendu parler il y a à peine 2 mois…).

Ces doctes médecins bénéficient quant à eux à plein de la confiance que vouent les français aux soignants et après tout tant mieux.

Mais la confiance se gagne toujours difficilement alors qu'elle se perd en un éclair. Les tribunes dont bénéficient ces experts doivent être utilisées à bon escient car une perte de confiance serait catastrophique. 

Ainsi l’honnêteté devrait conduire à davantage d’indulgence vis-à-vis du politique et peut-être à plus de modestie de la part de certains médecins.